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LES FEMMES ARABES

eux ; aussi, les indigènes disent : — « On a organisé entre les Européens et nous, sous prétexte de solidarité, un ingénieux système de bourse commune, où notre main a pour fonction unique, de verser sans relâche et la leur de puiser librement ».

Quand on a assez regardé les moukères, vrais squelettes vivants, en pensant que l’écrin est trop splendide pour contenir d’aussi affreux bijoux, le cicerone qui vous devine dit finement : — « Il y en a de belles ! » et son doigt levé indique, au haut de l’amphithéâtre algérien, un empilement de gros morceaux de sucre, bizarrement dégringolés. Ce sont des maisons à terrasses de neige et à volets multicolores. Si curieusement on l’interroge sur ce spectacle de blancheurs estampées d’indigo, il répond en clignant de l’œil et en souriant malicieusement : « C’est, la Casbah !»

Ce quartier arabe, qui a pris le nom de l’ancienne citadelle, évoque avec un monde de visions paradisiaques, des pensées folâtres ; car s’il renferme des maisons hospitalières, il