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anciennes Académies et d’échapper à la nécessité de les reproduire.

Le ministre de l’intérieur du Directoire, Bénezech, a plus de franchise que les autres. Il ne cherche pas à dissimuler le rétablissement des institutions si récemment détruites.

Dans le rapport par lequel il propose au Directoire de nommer, conformément à la loi du 3 brumaire an IV, les quarante-huit premiers membres de l’Institut, il n’hésite pas à reconnaître l’inanité du principal grief mis en avant par Grégoire. « Les Académies, que l’Institut national est destiné à remplacer, dit-il, ne furent point, comme on l’a publié, des établissements du despotisme. Il a pu s’en emparer et y dominer quelquefois. Mais en remontant à leur première origine, on voit qu’elles doivent leur naissance au besoin que les savants ont eu de se rapprocher et se communiquer le résultat de leurs travaux.

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« Foyer commun de toutes les connaissances, les compagnies savantes sont également le centre et le mobile de l’émulation qui s’établit non seulement entre les membres d’une même société, mais encore entre les sociétés de toutes les nations éclairées.

« La Convention, en décrétant l’Institut, a voulu perfectionner et nationaliser en quelque sorte un établissement dont le despotisme n’avait pu empêcher les heureux effets. On ne saurait donc trop s’empresser, pour répondre à ses vues bienfaisantes, de procéder à son organisation. »

Quand il installe, le 15 frimaire an IV (6 décembre