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la gloire en défendant leur patrie menacée de destruction par l’invasion des barbares, et non en combattant pour opprimer les nations et anéantir les peuples. Leur gloire est désormais immortelle.

Il est peu d’exemples, sous l’ancien régime, de plébéiens qui aient réussi à s’élever aux grades suprêmes de l’armée française. Il fallait une combinaison rare de talents, d’énergie et d’ambition, secondée d’extraordinaires conjonctures. En général, les hauts commandements étaient réservés aux membres de l’aristocratie toute puissante qui faisaient leur carrière des armes.

Était soldat qui voulait, et souvent même, qui ne voulait pas. Les sergents recruteurs n’étaient pas toujours guidés par l’honneur dans leurs modes de recrutement. Tous les moyens leur servaient, les recrues étant payées par tête. Mais parvenir au grade d’officier était pour un roturier chose excessivement difficile, à moins d’être protégé par quelque personnage bien en Cour. À cette époque le simple soldat ne portait pas encore le bâton de maréchal dans son sac.

L’on a vu ainsi, un Chevert, né de parents pauvres et obscurs, entré au service comme simple soldat, gravir tous les degrés de l’échelle militaire jusqu’à celui de lieutenant-général des armées du roi, après avoir fourni une carrière des mieux