Page:Audet - Jean-Daniel Dumas, le héros de la Monongahéla, 1920.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 72 —

fin, lui seul décide du succès de la bataille, comme le prouve 1o son plan d’attaque si hardi et si habile, 2o sa bravoure à la tête des troupes, et 3o la vengeance que tirèrent les Sauvages de sa mort, en achevant la victoire.

« Suivant deux mémoires, il fut frappé à mort à la première décharge de l’ennemi ; d’après d’autres ce ne fut qu’à la troisième, lorsque l’action était déjà bien engagée ; « s’avançant au milieu des foudres et des feux, dit encore la même Annaliste, sa contemporaine, il tomba mort à la troisième décharge de l’ennemi. » De son côté, M. de Vaudreuil certifie que le chevalier de Beaujeu, capitaine d’infanterie du détachement de la Marine, a été tué le 9 juillet 1755, d’un coup de canon chargé à cartouche à la troisième décharge qu’il fit donner par les troupes et les Sauvages de la Colonie qu’il commandait. » Nous nous en sommes rapportés à ce dernier témoignage » dit en terminant l’abbé Daniel.

Examinons maintenant ces preuves. Quelle est cette pieuse contemporaine dont le dire a tant de poids auprès de l’abbé Daniel ? Nul ne le sait. Comment a-t-elle su ce qu’elle raconte ? Par ouï-dire, évidemment, car elle n’était certainement pas présente au fort lorsque fut décidée l’attaque et encore moins au combat. Ce témoignage n’a donc aucune valeur. On ne peut l’opposer à celui de