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en ayant été aperçu, ils s’enfuirent dans le fort malgré quelques coups de fusils qui furent tirés.

« Cet officier se campa à la portée du fusil du fort, qui fit sur sa troupe un feu très vif de mousqueterie et de deux pièces de canon, auquel il répondit de son mieux. Ce feu dura de part et d’autre jusqu’à la nuit, que le sieur de Villiers se rapprochant le fit investir par la majeure partie de son monde et occupa l’autre pendant une grande partie de la nuit à faire des amas de bois sec qu’il fit transporter par le moyen d’une coulée qui le conduisoit à vingt pieds dudit fort Grandville et d’amas en amas, ils placèrent la valeur de quatre cordes de ce bois jusqu’au pied d’un bastion qui les mettaient à couvert du feu de l’ennemy, ils y mirent le feu et favorisé par le vent, ce bastion fut aussitôt incendié, malgré tous les efforts que firent les assiégés pour l’éteindre, efforts qui ne pouvoient guère avoir du succès par la prudence avec laquelle le chevalier de Villiers avoit placé son monde pour soutenir les siens et faire cesser la mousqueterie de l’ennemy.

« Cet incendie ayant fait brèche, le sieur de Villiers se préparoit au jour à foncer la bayonnette au bout du fusil, mais le commandant de ce fort, deux officiers et six soldats ayant été tués, le reste de la garnison a ouvert les portes et s’est rendue à discrétion du vainqueur qui en a usé avec toute la