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une photographie de l’acte en question. Impossible d’en avoir une, pas de photographe dans le village, le registre est vieux, etc. Je dus donc me rabattre sur un nouvel extrait certifié. Le voici :

« Extrait du registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de S. Joseph de Carleton pour l’année mil sept cent quatre vingt sept.

« L’an mille sept cent quatre vingt sept le premier octobre, je soussigné ay baptisé selon les cérémonies ordinaires Joseph Rémi né ce matin du légitime mariage de Jean Baptiste Vallière et de Marguerite Cornelier dit Grand Champ, le parrain a été moy même soussigné. La marraine Marie Mag. Bourg Bourg.

« (Signé) Joseph Math. bourg, prêtre.

« Lequel extrait, nous soussigné, curé de cette paroisse, certifions être conforme au registre original déposé dans les archives de la dite paroisse.

« Donné à Carleton, le 12 novembre 1922.

« E.-P. chouinard, ptre. »

Entre ces deux extraits du même registre, lequel choisir ? J’accepte le second sans hésiter. Mais alors, que devient le premier ? Ce serait un faux en écriture, et, plus que cela, un faux d’un acte de l’état civil ? Question grave, qu’il importe d’étudier soigneusement sous tous ces aspects. M. l’abbé Amiot a-t-il inséré les mots « de Saint-Réal » tout simplement pour plaire au jeune Vallières ? Le connaissait-il même ? Ou bien, M. Vallières avait-il réellement droit à ce surnom, et le curé aurait-il alors tout simplement corrigé l’acte et rétabli le véritable nom de M. Vallières ? M. l’abbé Amiot connaissait bien la famille Vallières ; sa grand’mère, Marie-Louise Vallières, était la sœur de Jean-Baptiste Vallières, grand-père du juge. Le curé et le juge étaient cousins issus de germains. Il semble donc que tout se réduit à une simple rectification d’un acte négligemment rédigé. Ils sont nombreux, en effet, les cas où les curés et les notaires ont innocemment déformé les noms dans les actes publics. Si nous avons insisté un peu longuement sur ce détail après tout plus ou moins insignifiant en ce qui regarde M. Val-