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Le Gouverneur dut donc s’exécuter, et, le 13 septembre 1834, il envoyait une dépêche au Secrétaire colonial et lui transmettait la requête de M. Vallières.

Nous ne connaissons pas le résultat de cet appel, n’ayant pu nous procurer les documents nécessaires ; cependant, nous espérons pouvoir, un jour ou l’autre, mettre la main sur ces papiers et faire connaître aux lecteurs du bulletin la décision du Conseil Privé.

Nous avons depuis trouvé la réponse du Secrétaire colonial.

Le 29 octobre suivant M. Thomas Spring Rice, Secrétaire d’État pour les colonies, écrivait à lord Aylmer que le caractère judiciaire de M. Saint-Réal n’était nullement en cause dans cette affaire, et il laissait entendre que celui-ci avait manqué de jugement en cette occasion. « Je crains, disait-il, après avoir examiné l’affaire, que M. de Saint-Réal n’ait une trop haute opinion de la supériorité de son rang et de la Cour qu’il préside, pour témoigner le respect qui est dû à la Cour des sessions de quartier ou à toute autre Cour de juridiction inférieure. En un mot, je ne puis désapprouver la sentence d’une heure d’emprisonnement qu’il a dû subir… Quant à votre refus de remettre à M. de Saint-Réal les documents qu’il vous avait remis, il était parfaitement fondé. Il est de règle dans ce ministère, et je suppose dans tous les bureaux publics, de retenir tous documents communiqués par des particuliers, surtout lorsque ces documents ont entraîné des procédures quelconques ; sans cela les archives d’un ministère seraient incomplètes et l’on ne pourrait bien souvent justifier la conduite ou l’inaction de ce ministère. Il n’y aurait eu aucune objection à donner à M. de Saint-Réal copie de ces documents, ou même de lui remettre les originaux à condition qu’il en eût délivré des copies conformes. En tout cas, ces détails relèvent de votre discrétion. »

Disons, pour terminer, que le gouvernement de la province de Québec a honoré le nom de Vallières en le donnant à un canton du comté de Champlain, érigé en 1909.