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Députés de Saint-Maurice
VII
Louis Picotte
(1780-1847)

Pour tenir les rênes du char de l’État et guider sa course, à travers les aspérités de la route, vers ses destinées ultimes, nous avons eu parmi nos députés de singuliers personnages, des types de toutes sortes et de tous les métiers. De fait, toutes les classes de la société y furent représentées. Nous y trouvons des seigneurs, des avocats, des notaires, des arpenteurs, des marchands, des navigateurs et des cultivateurs. Les qualifications requises étaient qu’il fallait avoir vingt et un ans révolus, être sujet britannique, avoir résidé dans la province au moins un an avant la date de l’élection et être soit propriétaire, soit locataire d’un immeuble.

Dès le début du régime parlementaire nous eûmes même un Menut — quel nom prédestiné ! — cuisinier et restaurateur ; un Bouc fut expulsé de la Chambre à la suite d’un jugement le condamnant pour vol ; un Panet qui renia sa famille et sa race et, last but not the least, un juge de Bonne, le grand chef des Chouayens. Parmi les trafiquants de fourrures et les courreurs de bois enrichis, citons Montour, Chaboillez, Mayrand et Picotte, pour ne parler que des Canadiens. Tous ces hommes se distinguaient du commun des mortels par quelques traits de leur caractère. Au demeurant, tous braves gens. Du peu que nous connaissions de lui, Picotte, si l’on en juge par l’anecdote de M. Malchelosse, ne fut peut-être pas le moins original.

Si cette anecdote est authentique — et nous n’avons aucune raison de ne pas la croire telle, car elle est bien dans le genre de joyeusetés des jeunes avocats du temps tel que les rapportent