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et, aux Trois-Rivières, l’honorable solliciteur général ne fut pas élu.

« Pendant la période qui sépare l’Union de 1840 du pacte fédératif de 1867, dit l’abbé Tessier, M. Turcotte fut constamment dans la lutte parlementaire et il prit une part active à cette longue campagne de redressement qui devait permettre aux nôtres d’échapper à la servitude qu’avaient rêvée pour eux les promoteurs de l’Union de 1840. Sulte a écrit quelque part de l’honorable M. J.-É. Turcotte cet éloge lapidaire : « Un Mirabeau sorti des rangs des patriotes de 1830 et qui, tour à tour, pencha selon les élans de son indépendance, vers les conservateurs et du côté des libéraux. Il a présidé la Chambre avec une grande dignité. Simple membre, on l’écoutait à l’égal d’un ministre. Le peuple raffolait de ses discours.

« Il donna sa santé et sa fortune au succès de cette œuvre (L’embranchement d’Arthabaska aux Trois-Rivières).[1]

L’« Écho du Cabinet de lecture paroissial », de Montréal, du 1er  janvier 1865, contient une biographie de M. Turcotte, dont nous extrayons ce qui suit :

« Nous sommes portés à croire que ses opinions personnelles penchaient alors plutôt en faveur de l’ancien Président de la Chambre d’Assemblée — (Papineau) — qu’en faveur du jeune Chef qui lui succédait — (La Fontaine) — ; car nous le voyons, du 8 décembre 1847 au 10 mars 1848, remplir la place de solliciteur général sous l’administration Viger-Papineau (sic). En conséquence de sa nomination à ce poste d’honneur, M. Turcotte fut obligé de venir devant ses électeurs demander leur sanction et un nouveau mandat. Mais la politique de M. La Fontaine, gagnant chaque jour du terrain, fut funeste au nouveau solliciteur général qui perdit son siège et rentra dans la vie privée jusqu’aux élections générales de 1851.

Cœur enthousiaste, passionné pour le bien, épris du bonheur de son pays. M. Turcotte suivit le courant populaire et se rallia franchement à la politique de M. La Fontaine. Aussi en 1851 le comté de Saint-Maurice, oubliant ses anciennes défiances, lui confia-t-il son mandat…

  1. L’abbé Albert Tessier — Le Ralliement, 1er  avril 1928.