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fait L.-A. Lord, le candidat libéral, par une majorité de 360 voix (988 contre 628). C’était une belle victoire.

La Minerve du 2 novembre 1896 dit que le docteur Desaulniers se présenta de nouveau en 1891 et qu’il fut défait par son frère François-Sévère. Le Parliamentary Companion de 1891 corrobore ce dire. La lutte fut chaude. L’élu obtint 824 voix tandis que le docteur en recevait 749, soit une majorité de 75 pour François. C’est là, évidemment, la « circonstance pénible et malheureuse » dont parle François dans la note citée ci-dessus. Qu’est-ce qui avait bien pu amener cette lutte entre les deux frères qui soutenaient le même chef politique ? Nous l’ignorons, mais il est bon de noter que François était le député sortant de charge, qu’il possédait la confiance de l’électorat et qu’il était le candidat officiel du parti, tandis que son adversaire se présentait comme candidat conservateur indépendant. Dans ces conditions, François avait, semble-t-il, des droits à la réélection. Le docteur croyait-il, qu’après quarante années de luttes dans ce comté, celui-ci lui appartenait de droit ? Il aurait tout simplement voulu, écarter son jeune frère pour reprendre sa place ! Quoiqu’il en soit, il ne réussit pas dans sa tentative et dut se retirer dans la vie privée.

Nous ne connaissons qu’un seul autre cas au Canada où une lutte politique ait eu lieu entre deux frères. C’est celle de M. Honoré Robillard contre le docteur Alexandre Robillard, dans le comté de Russell, en 1883, mais dans ce cas les adversaires appartenaient à des camps opposés. Honoré était conservateur et le docteur, libéral.

Le docteur Desaulniers servit aussi dans la milice et parvint au grade de lieutenant-colonel. Il fut aussi juge de paix et fut nommé inspecteur des prisons et asiles de la province de Québec en 1868. Le gouvernement Joly le destitua en 1878, mais l’année suivante, le gouvernement Chapleau le réinstalla.

En 1875, le gouvernement provincial le chargea d’aller faire une étude sur les asiles et prisons en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie et en Angleterre. Le rapport qu’il fît à son retour est un des plus importants sur la matière.

Voici la note intéressante que publiait sur ce député, M.