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1er juillet 1867, et aux Communes, du 2 février 1874 au 17 août 1878, lorsqu’il se retira de la politique et accepta du ministère Mackenzie le poste de surintendant des travaux du Saint-Maurice, emploi qu’il occupa jusqu’à sa mort.

M. François-L. Desaulniers raconte[1] le trait suivant au sujet de M. Gérin et du docteur Desaulniers, qui étaient tous deux de très ardents politiciens.

« Une affaire fort peu importante engagea M. Charles Gérin-Lajoie à se présenter comme candidat, en 1863, contre le Dr  Desaulniers qu’il défit, après une lutte acharnée et qui a suscité des haines devenues légendaires : une modeste élection de président de société d’agriculture. »

On sait que dans nos campagnes, le poste de président de la Société d’agriculture locale, comme ceux de maire de village, de canton et de comté, servent très souvent d’échelons à ceux qui ont des ambitions politiques. C’est ce qui explique, en bonne partie, la haine dont parle M. Desaulniers.

Cet auteur nous trace ensuite le portrait suivant de M. Gérin :

« M. Lajoie peut être considéré comme le père du parti libéral dans Saint-Maurice. Après avoir dépensé une partie du patrimoine paternel et ses propres économies, il accepta la position de surintendant des travaux du Saint-Maurice, en 1878, lors de la chute du Cabinet McKenzie. M. Lajoie a été très populaire dans son temps ; ses manières affables pour tous, adversaires comme amis, en faisaient l’ennemi le plus redoutable qu’ait jamais vu le Dr  Desaulniers. Depuis 1878, M. Lajoie s’est strictement borné à remplir les devoirs de sa charge, il vit encore, aux Trois-Rivières, avec sa fille unique Andrée qui fait la joie de ses vieux jours. Il est estimé, même de ceux avec qui il fit jadis les combats politiques. C’est un honnête homme et un brave citoyen ».

M. Charles Gérin-Lajoie est mort le 8 novembre 1895.

  1. Supplément à l’Histoire d’Yamachiche, par l’abbé N. Caron, p. 177.