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Députés de Champlain

trente représentants. Ne serait-il pas bon de suppléer à la quantité par la qualité ? Malgré le bon sens tant vanté, et le patriotisme à toute épreuve de ces messieurs, n’y aurait-ìl pas moyen de les remplacer par quelque chose de plus brillant ? Il me semble, sauf meilleur avis, que situés comme nous le sommes, le moins nous élirons de Darche et de Marchildon, le mieux ce sera. Pour l’amour de Dieu, si nous ne pouvons nous entendre entre nous, tâchons du moins de nous faìre respecter des autres origines ».

Jean Piquefort y va à son tour.

« L’illustre Marchildon, dit-il dans son portrait du docteur Larue, disait un jour qu’il n’était d’aucun sexe. Or, voici comment Placide Lépine commença la silhouette de son ami le docteur, sous l’épigraphe invariable nuda veritas. « Mâle caractère, mâle esprit, mâle figure, tel est l’original de ce mâle portrait ».

Il convient néanmoins de noter que ces appréciations du député de Champlain sont dues à la plume acérée d’adversaires acharnés. Tous ces jugements sont donc dictés par la passion politique et Dieu sait qu’à cette époque elle était portée à son paroxisme. Jamais encore, depuis la révolution française, avait-on vu semblable débauche de discours et d’écrits furibonds dans la presse politique. Quel pandémonium ! Le diable était aux vaches suivant le dicton populaire.

Voici des souvenirs, plus ou moins historiques, — on ne prête qu’aux riches — que raconte Louis Fréchette au sujet de notre député. Nous cueillons cet article intitulé : « Un Candidat qui n’aime pas les Chars » dans L’Écho de Saint-Justin du 22 mars 1934. Ce journal ne dit pas où il l’a pris.

« Je veux parler du fameux Marchildon, un bon patriote, un homme bien intentionné, doué d’une verve peu commune, mais chez qui l’instruction et l’esprit de progrès laissaient déplorablement à désirer.

« On l’avait invité, dans une certaine paroisse du comté de Champlain, à donner son opinion sur les questions publiques du jour. Tout son discours serait à reproduire, mais je n’ai retenu que la péroraison :

« Pour terminer en finissant, s’écriait-il, je ne vous dirai qu’un mot en deux paroles, qui sont tirées d’une petite table de M. La