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de la vie publique, après cinquante ans de services méritoires. Il mourut à Montréal, le 13 février 1861, âgé de quatre-vingt-six ans.

M. Viger avait servi sous les drapeaux pendant la guerre de 1812, en qualité de capitaine au troisième bataillon de milice de la ville et banlieue de Montréal. Il fut aussi l’un des membres de la Cour Spéciale des Sessions de la Paix, qui administra les affaires municipales de Montréal, de 1836 à 1840, après l’expiration de la première charte qui n’avait pas été renouvelée.

M. Viger avait été emprisonné en 1838 et retenu dix-neuf mois en captivité, comme étant l’un des chefs du mouvement insurrectionnel. Il fut vertement critiqué lors de son alliance avec M. Draper, en 1843, mais nul n’osa lui imputer des motifs deshonnêtes. Il publia à Kingston, en 1844, une brochure intitulée : « La Crise Ministérielle », dans laquelle il expliquait les motifs qui l’avaient induit à agir apparemment en contravention des idées de ses compatriotes, mais ceux-ci, oubliant son long dévouement à la cause populaire, lui gardèrent rancune ; on était alors au plus fort de la crise provoquée par la conduite inconstitutionnelle de sir Charles Metcalfe.

M. Viger a laissé plusieurs ouvrages, dont M. H.-J. Morgan donne la liste dans « Bibliotheca Canadensis ».

Voici ce que disait M. Benjamin Sulte dans son Histoire des Canadiens français, vol. VIII, p. 74 :

« Denis-Benjamin Viger, orateur, avocat, publiciste, homme politique, né à Montréal le 19 août 1774, a fourni une carrière active et utile, faisant honneur au nom canadien dont il était fier. Il étudia au collège Saint-Raphaël de Montréal et dès 1792 commença à répandre des essais de sa plume qui le firent remarquer. Élu par la ville de Montréal, en 1808, il arriva en Chambre avec son cousin, Louis-Joseph Papineau, tous deux armés contre les mesures arbitraires du gouverneur Craig. En 1809, il publia une brochure invoquant la conservation des mœurs, institutions, etc., des Canadiens-Français, dans l’intérêt de la Grande-Bretagne. On le menaça de la prison. Sa science et son patriotisme se révèlent par la lecture des journaux du temps, c’est-à-dire de 1800 à peu près jusqu’à 1838, époque où il collabora aux publications les