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Pierre-Benjamin fut admis à la pratique du droit le 21 juillet 1821. Il n’était encore qu’étudiant lorsque, le 10 avril de cette même année, il se joignit aux autres principaux citoyens des Trois-Rivières pour demander au gouvernement que le vieux monastère des Récollets dont on se servait comme d’une prison depuis plus d’un demi-siècle fut rendu à sa destination première.

Voici copie de cette requête, certifiée par le grand vicaire Cadieux, le 20 mai 1829, lorsqu’il envoya lui-même une seconde pétition se rapportant au même sujet.

« Pétition à Son Excellence le Comte de Dalhousie Gouverneur en chef, etc., etc.

« Nous les citoyens et habitans de la ville des Trois-Rivières, Marguilliers, fabriciens et habitans de la paroisse de Notre-Dame de l’Immaculée-Conception de la susdite ville, prenons la liberté de nous approcher de votre Excellence et la supplions humblement qu’il nous soit permis de soumettre à sa considération les représentations suivantes, et de lui adresser au sujet d’icelles une humble pétition.

« 1o Votre Excellence ayant bien voulu donner la sanction Royale à un Bill d’appropriation destiné à achever le palais de justice de cette ville ; nous nous permettons de lui observer qu’en conséquence de cette appropriation, l’ancien monastère qui depuis plus de cinquante ans a servi de prison et de Palais de Justice, va devenir sous peu de mois vacant et sans emploi.

« 2o Ce monastère a été autrefois érigé au moyen des souscriptions, aumônes et offrandes des anciens habitans de cette ville et paroisse pour servir de logement aux Religieux susnommés qui devoient être et qui ont été en effet les seuls curés et desservants de cette ville et paroisse jusqu’à l’Époque où nous sommes devenus les heureux sujets de sa Majesté Britannique. Ces mêmes Religieux ont constemment entretenu dans leur monastère une École gratuite pour les petits garçons de cette ville.

« 3o Nous prenons donc la liberté de supplier votre Excellence de rendre cet Établissement à sa première institution, c’est-à-dire qu’il serve à loger les curés et desservants de cette ville et paroisse et nous procurer une salle d’École et le logement d’un maître. »