Trois-Rivières. Il fut aussi commissaire pour la réparation des églises du district, de 1831 à 1839. Il obtint une concession de terre dans le canton de Chester le 28 mars 1838, en récompense de ses services durant la dernière guerre et, le 19 juin 1839, il était nommé commissaire pour l’érection de nouvelles paroisses. Le docteur Kimber s’occupa consciencieusement de ces diverses charges parfois assez onéreuses.
Le docteur Kimber représenta la ville des Trois-Rivières à l’Assemblée législative, du 5 décembre 1832 au 27 mars 1838.
Lord Gosford, le nouveau gouverneur, reçut au Château Saint-Louis quelques jours après son arrivée à Québec en août 1835. Il se montra très gracieux. Tous les politiciens, cependant, étaient sur leurs gardes. Des membres populaires du Conseil et de l’Assemblée tinrent une réunion au commencement de septembre aux Trois-Rivières, chez le docteur Kimber, afin de s’entendre sur l’attitude à prendre devant la commission d’enquête[1]. Celle-ci avait reçu du ministère Melbourne des instructions très précises et qui équivalaient pratiquement à un refus aux demandes de l’Assemblée. Les commissaires devaient s’instruire de tout et garder le secret sur leurs conclusions. La Chambre refusa de reconnaître la commission et la situation politique ne s’améliora pas, loin de là.
Le docteur Kimber était, comme on vient de le voir, un des chefs populaires aux Trois-Rivières. Il voyait clairement l’abîme où menait la conduite de plus en plus répréhensible de Papineau. Habile et prudent, notre député sut se maintenir dans les bornes constitutionnelles tout en revendiquant les droits de ses compatriotes. Non seulement n’encouragea-t-il pas l’insurrection, mais ses conseils judicieux empêchèrent bien des Trifluviens de donner dans le panneau. Sa modération dans les circonstances critiques que traversait la province est digne d’éloges.
La lettre qui suit dépeint bien ses sentiments et ses convictions politiques. Elle mérite d’être reproduite car elle montre le bon sens de l’auteur, sa dignité et sa pondération en des temps difficiles.
- ↑ « La Minerve » du 14 septembre 1835,