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représenta cette ville jusqu’au 6 juillet 1824. Le 26 novembre 1830, les électeurs du comté d’Yamaska l’envoyaient les représenter à l’Assemblée et il conserva son mandat jusqu’au 9 octobre 1834. M. Badeaux décéda peu de temps après.

Le juge Pierre Bédard demeurait aux Trois-Rivières. Le ler juillet 1820, il écrivait à son ami John Neilson :

« Ici l’élection du bourg a été faite hier. MM. Ogden et Badeaux ont été élus par les hommes et les femmes des Trois-Rivières, car il faut que vous sachiez qu’ici les femmes votent comme les hommes, indistinctement. Il n’y a que les cas où elles sont mariées et où le mari est vivant, alors c’est lui qui porte la voix comme chef de la Communauté. Lorsque le mari n a pas de bien et que la femme en a, c’est la femme qui vote. Le cas s’est présenté hier. J’ai un domestique du nom de Michel qui a acheté un emplacement dans la Commune il y a un an ou deux et l’a fait bâtir. Les amis de sa femme lui avaient fait entendre que c’était la façon, actuellement, de passer les contrats au nom de la femme et que cela était plus súr. Michel, en conséquence, avait fait passer le contrat au nom de sa femme. Il a été pour voter hier. On lui a demandé de faire le serment. Il a déclaré que l’emplacement était au nom de sa femme. On a envoyé chercher la femme, qui a voté pour M. Ogden et M. Ranvoyzê le candidat battu. »

Dans la Gazette des Trois-Rivières, Badeaux remercia ses électeurs, mais Ranvoyzé se fâcha et lui servit une réponse très chaude.

Dans « Les deux Papineau », M. L.-O. David dit que les femmes votaient à Montréal et que madame Joseph Papineau avait fièrement donné un vote pour son fils Joseph aux élections de novembre 1809. Mais, comme d’habitude, M. David ne donne pas la source où il a puisé son renseignement. En tout cas, que des femmes aient voté à Montréal et aux Trois-Rivières, le fait ne paraît pas avoir été habituel dans la province. S’il l’eut été, ni Bédard ni David n’auraient pris la peine de mentionner la chose.

Benjamin Sulte publiait dans ses Mélanges Historiques[1] un article intitulé Cinq Maîtres-Chantres.

  1. Vol. 19, p, 75 et suivantes.