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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/119

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put laisser une bonne nouvelle. À Saint-Jean-d’Angély, il fut aussi accueilli avec acclamations. C’était à lui et à leur compatriote, Amaury Bouchard, chancelier du roi de Navarre, que les habitants, dénoncés comme Pitaux, devaient l’exemption des peines portées contre les autres villes de la Saintonge. Plus tard, en octobre 1549, par lettres datées de Compiègne, le roi rendit aux cités leurs privilèges et leurs revenus, amnistia les mutins et mit à néant les amendes. Puis, sur l’avis du connétable lui-même, Henri II, confessant les abus et les vexations de la gabelle, voulut en décharger les populations selon sa promesse. Par lettres patentes données à Fontainebleau, le 20 du mois de décembre 1553, il vendit donc aux habitants des pays de Poitou, Saintonge, ville et gouvernement de la Rochelle et des îles de Marennes, Oleron, Hiers, Ré et autres adjacentes qui le demandaient, ce droit de quart et demi, moyennant la somme d’un million quatre-vingt-quatorze mille livres tournois, payable, la moitié au mois de mars suivant et l’autre en juin. Le commerce du sel devenait donc parfaitement libre à partir de janvier.

Ainsi, l’on finissait par où il eût été peut-être plus sage de commencer on vidait sa bourse. Mais que de sang répandu sans profit pour le roi, au grand détriment des populations ! Le souvenir de toutes les vexations endurées, des douleurs et des craintes éprouvées, les châtiments supportés, se conserva longtemps dans les contrées du littoral. « Dieu nous garde des patenôtres de monsieur le connétable ! » ont pu répéter les Saintongeois. Aussi, comme le ter-