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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/14

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premier cri. Maître Bernard médit tant de ses habitants qu’il pourrait bien être leur compatriote, témoin ce Limousin dont il parle. « Grand mixtionneur et grand augmentateur de drogues, » il vendait de la sciure de bois pour du poivre. J’ajoute que les émailleries de Limoges auront fait concevoir à quelque érudit local la pensée que le potier aurait bien pu étudier là son métier de céramiste. C’est une pure hypothèse, et qui trouve peu de créance.

Il existe dans le département de la Dordogne, à 36 kilomètres sud-est de Bergerac, un chef-lieu de canton de douze cents âmes nommé Montpazier. Petite ville jadis assez forte, que fonda en 1284 Édouard Ier, duc d’Aquitaine, elle montre encore des tours, des murs d’enceinte, attestant son ancienne importance. Près de là se trouve Biron, antique demeure des Gontaut, barons, puis marquis de Biron. Le village voisin, la Chapelle, ou la Capelle, lui a emprunté son nom, et s’est appelé la Chapelle-Biron. Or la Chapelle-Biron, située dans le canton de Montflanquin, est du département de Lot-et-Garonne. Les historiens indigènes font naître Palissy en cet endroit et l’envoient étudier à Montpazier. De la sorte, il sera Périgourdin par Montpazier, et Agénois par la Chapelle-Biron, comme Descartes est à la fois Poitevin, Breton et Tourangeau. Agen et Périgneux pourront lui ériger une statue comme Bordeaux et Périgueux l’ont fait pour Montaigne.

Une raison a déterminé le choix de la Chapelle-Biron. « M. de Saint-Amans, racontent les Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, t. II,