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l’empire, exilé sous la restauration, et mourut en 1817 aux États-Unis.

Saintes en outre possède une rue Palissy, un quai Palissy, une rue de l’Aubarée, souvenirs des aubiers où l’émailleur se promenait. Faut-il en conclure qu’il est né dans cette rue ou sur ce quai ? Enfin, et la coïncidence est à remarquer, comme l’Agenois, la Saintonge a une commune qui s’appelle la Chapelle, et une autre qui se nomme Biron. Les historiographes ont-ils confondu ces différentes localités, et placé sur les bords du Lot et de la Garonne ces villages situés sur les rives de la Charente et de la Sévigne ? On est porté à le croire, à la façon dont se fabriquent les légendes. En tous cas, il n’y a rien jusqu’ici qui milite en faveur de l’Agenois, plutôt que de la Saintonge.

Pour que l’argument tiré de la Tuilerie de Palissy eût une valeur sérieuse, il faudrait que cette tuilerie eût appartenu au père de maître Bernard. Cette opinion est difficile à soutenir, Les paroles de Palissy lui-même sont formelles. Il dit[1] : « Ie n’avais nulle connaissance des terres argileuses, » Et, page suivante : « Ie n’avais jamais veu cuire de terre, » Ailleurs (p. 314), il ajoute : Ie me mis à faire des vaisseaux, combien que je n’eusse cogneu terre. » Il travaille donc à « chercher des esmaux comme un homme qui taste en ténèbres, » Je le demande : peut-on faire naître potier et fils de potier, près d’un four et d’une tuilerie, un homme qui, jusqu’à trente ans, n’a ja-

  1. Œuvres complètes de Bernard Palissy, page 311, édition de P-A. Cap. Paris, Dubochet, 1844.