Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/162

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Calvin, né à Noyon en Picardie, le 10 juillet 1509, un an avant Palissy, après avoir étudié en 1527 la jurisprudence à Orléans, sous Pierre de l’Estoile, puis à Bourges, sous l’Italien André Alciati, et appris avec Théodore de Bèze, son futur historien, le grec que leur enseigna Melchior Wolmar, vint, fuyant Paris où ses idées luthériennes avaient failli le faire arrêter, se réfugier, sous le nom de Charles d’Espeville, à Angoulême au commencement de 1534. La rue de Genève en cette ville doit, dit-on, son nom au séjour qu’il y fit. Il se lia avec un chanoine de la cathédrale, curé de Claix, Louis du Tillet, d’une famille riche et distinguée, et frère de Séraphin du Tillet, chevalier, valet de chambre de François Ier, de Jean du Tillet, greffier en chef du parlement de Paris en 1521, par la démission de Séraphin et de Jean, qui fut évêque de Saint-Brieuc, en 1553, puis de Meaux, en 1565.

Louis du Tillet donna à Calvin l’hospitalité dans la maison paternelle où Jean du Tillet avait réuni trois ou quatre mille volumes rapportés de ses voyages. Il en reçut des leçons de grec, et aussi les premières notions d’hérésie. Ils composaient ensemble de courtes exhortations, que le curé de Claix et peu à peu ses confrères des paroisses voisines débitaient aux prônes du dimanche, et qui accoutumaient sans bruit le troupeau à prendre les erreurs de son pasteur.

Calvin lui-même conservait les formes extérieures du culte dont il avait au fond renié le dogme. Il assistait aux cérémonies de l’Église. Appelé trois fois à prêcher en latin dans la cathédrale d’Angoulême, il