Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/165

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pre à les recevoir ; mais les mécontentements provoqués par l’impôt du sel et par les troubles des Pitaux leur allaient fournir un aliment inespéré et puissant. Sous Henri II, l’incendie commence ; ce n’est bientôt qu’un vaste embrasement.

Un de ceux qui introduisirent la Réforme en Saintonge et qui en furent les ardents propagateurs, fut certainement Antoine de Pons. Antoine, sire de Pons, comme nous l’avons vu, avait été en Italie chevalier d’honneur de la duchesse de Ferrare. Renée de France, qui avait déjà accueilli dans son palais Clément Marot, y donna asile en 1535 à Calvin et à Louis du Tillet. Pendant quelques mois de séjour, le réformateur acheva de gagner à sa cause l’âme hésitante de la princesse. Par ses prédications secrètes il fit embrasser sa doctrine d’abord à madame de Soubise, puis à sa fille Anne de Parthenay, puis à son fils Jean de Parthenay, seigneur de Soubise. Antoine de Pons, sous le charme de sa jeune, belle et savante épouse Anne de Parthenay, n’eut pas de peine à adopter ses opinions religieuses. Ainsi la cour de Ferrare se trouvait presque entièrement protestantisée.

Ces importants changements dans la maison de la duchesse ne purent passer inaperçus. Le pape Paul III les allégua comme un des motifs qui lui faisaient refuser à Hercule d’Este l’investiture de son duché de Ferrare, concédé à la maison d’Este par Alexandre VI. Pour ôter tout prétexte, madame de Soubise dut avec ses enfants quitter Ferrare en 1538. Elle y était depuis dix ans, raconte le grand mathématicien François Viète, précepteur de Catherine de Parthenay