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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/221

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figures restées dans l’ombre. et effacées par le temps, se joindront plus tard celles de personnages célèbres et historiques, galerie intéressante où se coudoient les talents les plus divers, les noms les plus opposés. Quand il sera tout à fait illustre dans la capitale, le potier de Saintes se souviendra de ses modestes amis demeurés là-bas au milieu des campagnes de la Saintonge. Il conservera leur souvenir, l’inscrira dans ses ouvrages, les sauvant peut-être, sans s’en douter, d’un complet oubli.

Ce fut sans doute à l’instigation de ses doctes amis, éloignés ou voisins, que Palissy se décida à publier quelques-unes de ses idées. Il chercha donc un imprimeur et le trouva à la Rochelle. On en a voulu conclure que maître Bernard avait habité la capitale de l’Aunis.

Palissy eut de nombreux amis à la Rochelle peut-être autant qu’à Saintes. On en connaît quelques-uns. D’abord François Bauldouyn, sieur de l’Ouaille, conseiller du roi au présidial, pair et échevin. C’était un des hommes les plus honorés de son temps. Il jouissait d’une telle réputation que le médecin Olivier Poupard, dans son Traité de la peste (1583) l’appelle « un grand luminaire de littérature. »

Puis un bourgeois nommé l’Hermite, qui avait donné à Palissy « deux coquilles bien grosses. » Un autre bourgeois, François Barbot, marchand, qui lui prêta de l’argent. Il y connut certainement Louis de Launay, médecin pensionnaire de cette ville, dont les cures au moyen de l’antimoine l’avaient émerveillé, tellement qu’il se fit partisan de la drogue proscrite. En