Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/245

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victorieuse réplique, son imprimeur, Michel Jove, nom imaginaire, se représente sous la figure d’un Jupiter lançant le tonnerre.

L’année suivante, Jean Surrelh, de Langeac, en Auvergne, médecin, apothicaire lui-même, publia à Lyon une Apologie des médecins contre les calomnies et grands abus de certains apothicaires, qu’il dédia à Jacques de Puy, châtelain de Saint-Galmier. Réplique foudroyante sous ce titre : Les articulations de Pierre Brailler, apothicaire de Lyon, sur l’APOLOGIE de Jean Surrelh, médecin de Saint-Galmier. Ce Pierre Brailler est-il l’auteur de la Déclaration des abus ? Il se disait « élève du Collége de Monsieur maître Iean de Canapes » l’un des plus renommés médecins de Lyon. Peut-être était-ce Jean de Canapes lui-même. Qu’importe ? Quelle place y avait-il pour Bernard Palissy dans cette querelle de ménage ? « Purgon et Fleurant, dit M. Duplessy, ont fondé une maison anonyme pour l’exploitation en commun du public, cet Argan universel, dupe facile et éternelle des charlatans. Tout à coup l’un des deux, entraîné par je ne sais quel caprice jaloux, s’avise de rompre ce touchant accord, et de dévoiler les fourberies de son associé. » Le complice use de représailles, et dénonce son collaborateur. La colère les emporte l’un et l’autre ; et pour se porter des coups réciproques, ils foulent aux pieds leurs véritables intérêts. Qu’on lise, si l’on peut, cette élucubration qu’on ose attribuer à Palissy, et l’on verra qu’elle ne peut être sortie que de l’officine d’un apothicaire.

À trois reprises différentes Pierre Braillier parle de la pharmacie comme de « l’estat où Dieu l’a ap-