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conceptions architecturales étaient différentes et purement rustiques. »

Le pendant de la grotte de M. Destailleurs a existé. Sur les bords de la mer, à quelque distance de Talmond en Vendée, s’élève encore, quoique défiguré sous prétexte de réparations, le manoir du Veillon, bâti au quinzième siècle. À la fin du dix-septième, le propriétaire, suivant la mode du jour, orna sa gentilhommière d’une grotte et d’une fontaine rustiques. La grotte a disparu ; la fontaine subsiste en partie ; elle peut donner une idée de la grotte. Des pierres couvertes de cristaux, des cailloux de mer revêtus d’une couche vitreuse, des coquillages naturels, des fragments de poterie en revêtaient la façade. Deux niches contenaient Mars et Vénus, en terre cuite émaillée. N’est-ce pas là assez exactement ce que représente le dessin en question ? Or, un débris de plat montre la lettre H couronnée, initiale du nom de Henri IV. Le style des ornements du reste indique cette époque. Il est donc bien clair que la grotte de M. Destailleurs n’a pas été celle de Catherine de Médicis, et qu’elle lui est postérieure.

Il y a plus. Les Archives de l’histoire de la Suisse ont, en 1864, publié à Zurich la relation latine d’un voyage fait en France, l’an 1555 et 1557, par des ambassadeurs de la nation helvétique. M. Nicard a communiqué, le 15 mars 1866, à la Société impériale des antiquaires de France un fragment de ce récit que la Compagnie a transcrit page 83 de son vingt-neuvième volume.