Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/310

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Les temps semblaient redevenus un peu plus calmes. Armistice entre deux guerres ! Le protecteur de maître Bernard, Henri-Robert, touché du procédé de Charles IX, qui l’avait soustrait à une mort inévitable, avait accepté de servir sous les drapeaux de la France. Il était au siège de la Rochelle, commencé en décembre 1572 par Biron et Strozzi, et dont le duc d’Anjou vint prendre la direction, le 11 février 1573. Il y avait un commandement avec le roi de Navarre et le prince de Condé, qui voulaient prouver la sincérité de leur retour en combattant contre leurs coreligionnaires. Le siège, qui coûta au duc d’Anjou plus de vingt-deux mille hommes, de Thou et d’Aubigné disent même quarante mille, et où furent tirés trente-cinq mille coups de canon, se termina par le traité du 24 juin, qui lui-même mit fin à la quatrième guerre de religion. Palissy put donc revenir tranquillement à Paris. Il n’y avait plus guère d’ailleurs à espérer du côté de Sedan. Car Henri-Robert mourut au retour du siège de la Rochelle, le 9 février 1574, « d’une fluxion qui lui tomba sur les jambes, » dit Brantôme, et non ainsi que quelques-uns l’ont prétendu, d’un poison que lui aurait administré Catherine de Médicis. « Il s’était, continue Brantôme, mis huguenot comme plusieurs autres de France ; et ce, pour charité bonne qui était en lui. »

Palissy à Paris reprit son métier d’émailleur. Sans doute en son absence ses élèves, ses fils, avaient continué la fabrication. Par là s’expliquerait la foule de produits défectueux qu’on ne sait trop comment