Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

À coté de la décomposition de la lumière, Palissy va signaler la cristallisation des corps métalliques. Un jour, il fit refroidir un chaudron qui contenait de l’eau et une livre de salpêtre en dissolution. Le salpêtre ne tarda pas à s’attacher aux parois du vase en glaçons quadrangulaires. Quelque temps après, il acheta du cristal apporté d’Espagne, et remarqua que la forme était la même que celle du salpêtre. Au contraire, les marcassites sont carrées.

De ces différentes observations il conclut que les pierres, les sels, les marcassites et les autres minéraux, en se formant dans l’eau librement, prennent quelques formes triangulaire, quadrangulaire ou pentagonale, etc., constamment les mêmes, à moins qu’ils ne soient arrêtés dans leur formation.

Si Palissy se trompe en indiquant comme rhomboïdes les formes hexagonales du salpêtre et du cristal de roche, s’il semble ensuite ne connaître que la cristallisation par voie humide, et ignorer la cristallisation par fusion ou volatilisation, il n’en a pas moins le premier prouvé que le cristal de roche n’était pas, selon la croyance vulgaire, un jeu de la nature. Il a de plus, le premier, signalé les principaux phénomènes de la cristallisation, et affirmé que les lois en étaient fixes. Ce ne sera qu’en 1669 qu’on admettra que les cristaux sont constants dans leur forme. Puis il faudra qu’en 1780, l'abbé Haüy retrouve la découverte de Palissy, et crée la cristallographie.

Les alchimistes reconnaissaient quatre éléments : le feu, l’air, la terre et l’eau ; ils admettaient trois principes le sel, le soufre et le mercure. Les métaux