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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/390

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Germain Courtin, régent à la Faculté, qui donnait à ses disciples les doctrines de Palissy comme vraies. Suivant les traces de Maître Bernard, François de la Boe, ou du Bois, en latin Sylvius, mort en 1672, enseigna le premier la différence entre l’acide et l’alcool, dans sa chaire de l’université de Leyde, et introduisit dans la médecine les hypothèses chimiques qui eurent longtemps une grande vogue. Les soldats arrivaient ainsi à Palissy, et devenaient chefs à leur tour.

La diatribe contre l’or potable demandait un complément. Il avait fustigé les médecins ; il ne pouvait épargner les pharmaciens. Il avait pénétré dans les arriére-boutiques des apothicaires. N’aurait-il pas quelque secret à divulguer, quelque recette à nous apprendre, quelque danger à nous signaler, ou quelque piège à nous révéler ? C’est au mithridate qu’il voulut donner la chasse.

Le mitridat ou mithridate est une sorte d’électuaire ou d’antidote. Son nom lui vient de Mithridate VII Eupator, roi de Pont, l’infatigable ennemi de Rome. On sait que, pour éviter le poison dont il se croyait toujours menacé, il avait peu à peu habitué son estomac aux substances vénéneuses, de telle sorte que, vaincu par les Romains, détrôné par son fils, il ne put même réussir à s’empoisonner. D’autres disent qu’il prenait tous les jours un antidote. Palissy nous en donne la composition : Noix, figue, rue et sel.

Si cette recette est la véritable, il faut croire que les poisons que lui envoyaient ses ennemis étaient bien bénins, et qu’ils ne variaient guère. Faujas est