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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/420

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tion. Que pensait-on avant lui des cristaux ? Leur forme, dit l’un, est due aux filtres par lesquels ils passent ; aux matières terreuses et métalliques en même temps, ajoute un autre. Ce sont des stalactites prétend un troisième ; des parties de la caverne de même date qu’elle, affirme celui-là. Bacon lui-même en 1605, croyait que le cristal de roche était une eau si fortement congelée, qu’elle ne pouvait plus revenir à l’état liquide. Palissy, le premier, observe que les cristaux ont une forme régulière « quarrée, triangulaire ou pentagone ; » il assimile leur formation à la cristallisation des sels au milieu d’un liquide ; enfin il constate que cette eau qui se cristallise n’est pas l’eau commune qui se gèle. C’était très-nettement distinguer la formation de la glace et la cristallisation. Il y a, en effet, une différence que l’on constate sans pouvoir l’expliquer d’une façon satisfaisante. Pour prouver que la cristallisation se faisait sous l’action de l’eau, il cite un lapidaire, Pierre Seguin, de la Réole en Guienne, et « un nommé de Trois-Rieux, homme curieux et de bon jugement » (page 265), qui lui montrèrent à Paris une pierre de cristal contenant de l’eau. « Dans ce court paragraphe il y a, dit M. Cap, les éléments de toute une révolution dans les idées de l’époque, sur cette matière. »

Toutes ces idées ne laissaient pas d’exciter contre lui les clabauderies des ignorants. Il va son chemin, bien assuré que « la science n’a plus grand ennemi que l’ignorance. » Il affirmera donc que « non-seulement le bois se peut réduire en pierre, ains le corps de l’homme et de la beste. »