Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/422

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humains lui donnent raison. Nombre de savants fort distingués prétendent, il est vrai, que l’homme fossile est un mythe, parce que les os se décomposent trop vite pour que la minéralisation ait lieu avant leur entière désagrégation. Mais d’autres savants non moins distingués affirment avoir vu des fossiles humains. Nous ne nous prononcerons pas dans une discussion qui est loin d’être terminée, et où la science n’a pas dit son dernier mot.

Maître Bernard avait déjà vu des fossiles, à Saintes, à Marennes, à la Rochelle. Les anciens d’ailleurs auraient pu l’avertir, s’il les eût lus.

Palissy, après des observations réitérées, en vint à renier ses idées premières et le souvenir de son erreur passée lui donne une telle ardeur pour la vérité découverte qu’il est sans miséricorde pour les adversaires de son opinion.

En 1550, l’un des hommes les plus savants et les plus singuliers de son siècle, Jérôme Cardan, professeur de mathématiques et de médecine à Milan, puis à Bologne — à Tolède, selon Palissy, — soutenait cette thèse, que les coquilles pétrifiées qu’on trouve trouve sur tous les points du globe, à la cime des plus hautes montagnes, y avaient été apportées par la mer, et déposées lorsqu’elle se retira dans son lit après le déluge. Il n’était pas le seul à penser ainsi : c’était l’opinion reçue par les savants et professée dans l’école.

Le plus grand nombre s’imaginait que les fossiles étaient des végétaux ou des fantaisies de la nature. Le naturaliste et médecin, Pierre-André Mattioli,