Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/43

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hauteur extraordinaire, et construites de pierres de merveilleuse grandeur. » Et cela pour amener de dix lieues des eaux potables. Combien cette sagesse lui paraissait digne d’être imitée !

Du Languedoc le touriste poussa une pointe en Provence, et même jusqu’en Savoie. Il semble ensuite avoir passé en Auvergne. Il cite (p. 152) Chaudes-Aigues, près de Saint-Flour dans le Cantal.

Dans les montagnes de cette province il vit (p. 195) du cristal de roche ; on lui parla d’un personnage de qualité (p. 268) qui possédait un pieu arraché d’un étang. Ce pieu était de bois dans le haut, de pierre au milieu, de fer par le bas, selon qu’il s’était trouvé dans l’air, dans l’eau et dans la terre. Mais, il s’abstient de nous apprendre comment, à son avis, ces trois substances se soudaient ensemble.

C’était sans doute quelque pal exposé partiellement pendant un temps aux eaux incrustantes de Saint-Nectaire dans le Puy-de-Dôme ou de la fontaine Saint-Allyre à Clermont-Ferran, bien connue des baigneurs de Royat. Ces sources, à la faveur du gaz acide carbonique qu’elles contiennent et par l’effet de la pression à laquelle elles sont soumises dans la terre, tiennent en dissolution du carbonate de chaux ; une fois arrivées à la surface du sol, débarrassées de la pression, libres de l’acide carbonique qui s’échappe, elles déposent ce carbonate sur des objets étrangers qu’on laisse quelque temps tremper dans leurs bassins. C’est ce qu’on appelle improprement des pétrifications. Ajoutons que Palissy aurait pu examiner des pétrifications réelles en grande quantité dans le bassin