Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/437

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Goy, et, comme fond du tableau, les monuments de la capitale de la Saintonge, l’arc de triomphe de Germanicus, les arènes, la masse énorme du clocher de Saint-Pierre et l’élégante flèche de Saint-Eutrope. Le quatrième montrerait Palissy à la Bastille. Au troisième, j’aurais mis Bernard faisant ses conférences à Paris. Devant lui, sur sa table, il a des objets d’histoire naturelle, pierres, minéraux, fossiles ; il les montre à l’appui de sa démonstration. La foule se presse, curieuse et attentive, étonnée de la nouveauté du spectacle, de la personne de l’orateur, charmée de sa parole, éblouie de la grandeur et de l’importance de ses théories. On y verrait des bourgeois, des savants, des ecclésiastiques, des gentilshommes, tous réunis au pied de la chaire d’un pauvre potier, d’un huguenot, par l’amour de la science. Ambroise Paré s’y distinguerait. Faujas de Saint-Fond ajoutait comme contraste au loin des édifices incendiés, des villes saccagées, des Français aux prises avec des Français, tant de fureurs ne pouvant troubler et respectant l’asile modeste où tous ces hommes remarquables se rassemblent comme en un sanctuaire, divisés d’état, de religion, de pensées, mais unis par le commun accord de la science. N’y a-t-il pas là, en effet, de quoi tenter le talent d’un grand artiste ?

Le concours de tant de personnages célèbres et importants devait singulièrement encourager le potier professeur. Aussi continuait-il avec ardeur ses conférences scientifiques. Après les pierres, il s’occupa de la terre. L’argile lui fournit la première leçon de cette série.