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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/442

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qu’il n’y eût là une pensée, une vue scientifique de premier ordre, et que ce principe, cet élément qu’il ne pouvait encore se représenter que sous la forme d’un corps palpable, fût autre chose que la force qui préside aux combinaisons chimiques, qu’on lui donne le nom d’affinité, de force chimico-électrique, de puissance catalytique, ou toute autre dénomination. Qui oserait assurer que cette pensée instinctive, bien que vague et obscurément exprimée, ait été perdue pour Boyle et pour Newton ! » Palissy le dit lui-même : « Voilà un chemin ouvert... il est facile d’adiouter à la chose inuentée ; aussi la science se manifeste à ceux qui la cherchent. » (Page 344.)

Ce cinquième élément de Palissy ressemble assez à la quintessence de ses contemporains, de Paracelse entre autres, qui professait en 1527, à Bâle, que la réunion des quatre éléments d’Aristote, en formait un cinquième. Mais en suivant l’exemple de ses devanciers dans la recherche, il poussait plus loin qu’eux et arrivait à la vérité, qu’il aurait clairement montrée, s’il eût eu le mot dont nous nous servons.

Ensuite on retrouve là le principe des jaillissements artésiens, déjà indiqué quand il parla des eaux et fontaines. Il y ajoute le sondage des terres et la stratification du sol, théories admirables qui, avec celle des faluns, ont créé vraiment la géologie. Faut-il rappeler, en outre, ses idées sur l’action de l’eau en communication avec la chaux et la fermentation, sur le rôle de la marne et du calcaire dans l’agriculture, sur la porosité des corps ? Il n’y a pas là seulement des intentions ; il y a des systèmes bien établis, des