Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/460

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artiste plus encore qu’un historien. Il sait embellir les faits. Les événements semblent ne lui être qu’un prétexte à tableaux. Il peint avec de vives couleurs et ne l’ignore pas. C’est lui qui créa par son Histoire universelle (tome II, livre I, chapitre II), cette fameuse lettre du vicomte d’Orthez à Charles IX qu’il résuma dans ce vers de ses Tragiques :

Tu as, dis-tu, soldats et non bourreaux, Bayonne,

sans se douter qu’on découvrirait en 1850 des lettres qui montreraient ce même vicomte d’Orthez comme le plus acharné persécuteur des réformés. S’il trouva bon de faire écrire au gouverneur de Bayonne une lettre de son invention, il peut bien prêter au potier Palissy un mot de Sénèque. Il avait besoin de ce mot ; il l’a mis en la bouche du prisonnier.

C’est au vers 426 de l’acte II de l’Hercule furieux, Hercules furens. Hercule après avoir épousé Mégare, fille de Créon, roi d’Athènes, était descendu aux enfers. Pendant son absence, Lycus, qui a excité une sédition et s’est emparé du trône, veut donner une apparence de légitimité à son usurpation. Il presse la femme d’Hercule, Mégare, fille des anciens rois, de l’épouser ; et sur son refus, il la menace d’employer la force.

LYCUS. — J’emploierai la force !

MÉGARE. — Qui peut céder à la violence ne sait pas mourir.

Cogere !Cogi qui potest, nescit mori. La citation n’est pas exacte. Sénèque dit : Cogi qui potest, nescit mori. Agrippa d’Aubigné écrit : Qui mori scit, cogi nescit. Les termes sont changés ; au fond la pensée