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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/478

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pose (page 15) ce grand principe qu’il ne faut s’en rapporter qu’a soi. « Ie ne veux aucunement être imitateur de mes prédécesseurs, sinon en ce qu’ils auront fait selon l’ordonnance de Dieu. » Il se défie de ces savants de cabinet qui donnent des conseils et croient qu’avec de l’imagination on se tire de tout. Paracelse aussi raillait ces chimistes en gants et en habit de velours, qui se contentent de formules prises dans les traités. Il voulait des savants en tablier de cuir, en culotte de peau, sachant se mettre les doigts dans le charbon, tout enfumés, noirs comme des forgerons. Palissy réalise l’idéal de Paracelse. Il met hardiment les mains à la pâte. Il ramasse stalactites et coquilles, fossiles et argile, et explique tout cela à une foule émerveillée. Il fait plus ; dans ses dialogues il met aux prises Théorique et Pratique. Et la victoire, est-il besoin de le dire ? est toujours du côté de la dernière. Théorique y joue le rôle du diable dans les Mystères du moyen âge, toujours battue et presque aussi souvent contente. Maître Bernard abuse peut-être un peu de son avantage de garder pour lui le dernier mot. Mais on ne peut contester qu’il y ait là un principe fécond, l’examen, l’observation mise à la place de l’autorité.

En indiquant et en suivant lui-même la méthode d’expérimentation, dont plus tard Bacon fera une loi, le potier faisait des découvertes bien propres à en assurer le succès. La pratique confirmait et montrait l’excellence de la théorie. Parmi les idées jetées pêle-mêle par Maître Bernard, il en est dont l’expérience a montré, la fausseté, et qui prêtent même à rire, si