Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans l’intérieur de la place, elle s’élevait près des remparts. Or, le 13 décembre 1575, le lieutenant du roi en Saintonge, M. de la Chapelle, réglant le service de la garde de la ville entre les habitants et les soldats de la garnison, disposait qu’un capitaine « estendra les sentinelles, et les metra depuis la tour de l’Espingolle jusqu’à la tour qui est entre le corps de garde et la bresche appelée la tour de maître Bernard. » Et comme il continue à assigner les autres parties des remparts, il est facile de fixer le point précis où se dressait « la tour de maître Bernard. » La brèche, la seule qui fût aux murailles, avait été faite par le canon de Scipion Vergano, lorsqu’au mois d’août 1570, René de Pontivy, chef des calvinistes, vint attaquer et prendre la ville de Saintes, que défendirent héroïquement les habitants sous les ordres de Jean de Beaufort, marquis de Canillac, et que livra le gouverneur, le comte de Coconasso. Les malheurs du temps n’avait pas permis de la réparer. D’un autre côté, Palissy parle (page 112) d’une place où « se venoient journellement assembler... certains petits enfans de la ville, » près du lieu où il se tenait caché, s’exerçant à son art. Le plan de 1560, fort exact, qu’a gravé Georges Braun[1] ne contredit point ce passage, et laisse derrière le rempart apercevoir un espace libre qui pourrait bien être la place dont il est question.

Installé à Saintes, Bernard Palissy continue quelque temps son métier de peintre-verrier. On nous le représente peignant des vitraux pour le chapitre de

  1. Urbium præcipuarum mundi theatrum quintum, n° 17.