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reine, le dauphin, le duc d’Orléans, le connétable, l’amiral, le cardinal de Lorraine. Dans le but de l’attacher à la France, par des liens solides, on unissait au duc de Clèves la fille unique et seule héritière du roi Henri d’Albret et de Marguerite, sœur de François Ier, cette Jeanne d’Albret qui, le 22 octobre 1548, à Moulins, devint, par l’annulation de son premier mariage, l’épouse d’Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et par suite la mère de Henri IV. Ce n’était que liesse, fêtes et tournois. Le roi songea à faire participer son peuple à l’allégresse de la cour. Par une ordonnance du 1er juin 1541, il supprima les greniers à sel, et décida que tous pourraient vendre du sel en payant certaine somme par chaque muid comme droit de gabelle de quart et demi-quart. Des officiers étaient chargés de faire vendre et distribuer le sel par tout le royaume, afin que chacun pût s’approvisionner.

Cette mesure était équitable. Ce n’était pas cependant le compte des riverains de l’Océan. L’égalité pour les autres était pour eux l’inégalité. En effet, les pays de gabelle qui payaient 45 livres tournois par muid se trouvaient grandement soulagés. Mais ceux qui n’étaient sujets qu’au quart et demi-quart étaient surchargés. Ajoutons à cela que les tailles étaient plus élevées dans ces derniers pays, et que l’édit de 1541, qui augmentait pour eux la gabelle, ne diminuait nullement la taille. Il y eut explosion de murmures. « Ceux du Poitou, Xaintonge, gouvernement de la Rochelle et des Isles y adiacens, et des Marais furent mal contens, voire aucuns, contre-