Jean-Dangles, Samt-Just, Bourg, Libournes, Bordeaux, Saint-Machaire, Langost et autres, ou la pluspart d’iceux prindrent les armes contre les officiers et commissaires du roy en grand assemblée de gens, au moyen de quoi le roi fit assembler son ban et arrière-ban du Poictou pour contraindre les habitans des lieux susdits à obéir ; mais ils n’en tindrent grand compte. » François Ier, qui avait d’autres occupations sur les bras, temporisa.
L’année suivante — 30 décembre 1542 — il entra lui-même avec toute sa cour et un régiment de lansquenets à la Rochelle, la ville qui était la tête de la sédition. Par son ordre, les principaux révoltés de Marennes, des Iles d’Oléron et de Ré, lui furent amenés « liés et enferrés, tous montez sur chevaulx et conduictz par les archers du roy. » Ils furent enfermés dans la tour de la Lanterne. On leur fit leur procès. Mais le roi pardonna. Les Rochelais, charmés de sa clémence et de ses manières courtoises, lui firent une ovation splendide ; et François Ier, en quittant la cité, le 2 janvier, peut dire au corps de ville : « Je pense avoir gaigné vos cœurs, et foi de gentilhomme, je vous assure que vous avez gaigné le mien. »
Hélas ! ces bonnes dispositions durèrent peu. Les expéditions lointaines, les dépenses excessives avaient appauvri le trésor. On chercha le moyen de se procurer des fonds. La gabelle dut les fournir. Déjà un édit daté de Tonnerre en avril 1541, dont les lettres patentes du 23 mars 1542 ordonnèrent l’exécution, disposait que les marchands, en prenant le sel au marais, payeraient pour tous droits de gabelle 24 li-