Page:Audiat - Un poète abbé, Jacques Delille, 1738-1813.djvu/43

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des malheureux si éloignés de lui ; il désirerait donc, monsieur que vous fussiez l’arbitre et le dispensateur de ses charités. J’ai trop entendu dire du bien de vous pour ne pas être persuadé votre empressement à accepter une commission qui vous donnera tant de droits à la reconnaissance de tous les cœurs sensibles. »

Le reste, de sa correspondance ne montre pas des relations moins amicales avec Fromy. Le 12 juin 1784, il lui écrit de Paris « Je vous dois des remerciements pour le bon accueil que vous m’avez fait, et c’est avec plaisir que je vous renouvelle ici l’assurance de ma sensibilité à ce sujet ainsi qu’aux soins que vous voulez bien donner à mes intérêts.

« Je désirerais que M. le curé de Vert, qui, dit-on, doit quitter sa cure, la remît entre vos mains au lieu de la résigner. Écrivez-lui, je vous prie, de ma part, pour l’y engager et dites-lui combien je lui en aurais d’obligation et vous me ferez part de sa réponse. »

Cette lettre est seulement signée. Un passage en donne l’explication : « Mes yeux vont un peu mieux, mais pas encore assez bien pour écrire moi-même. J’espère cependant qu’avec du soin et du régime, ils me seront enfin rendus. »

Les lettres de Delille, dont nous devons la bienveillante communication à M. Rogée-Fromy, sont scellées d’un cachet montrant dans un cartouche le chiffre J. D. Le cartouche est surmonté d’une couronne de comte et de cette devise : juste désir.