Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/13

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Chaque branche de revenu, constituée en direction générale, formait en quelque sorte un ministère séparé, lorsque les institutions constitutionnelles données au gouvernement de la France, au commencement de 1814, placèrent, pour la première fois, ces grandes divisions administratives sous la responsabilité personnelle du ministre des finances. Chacune d’elles avait concentré dans son sein un ensemble d’attributions qui la rendait indépendante, résistait à toute intervention étrangère et excluait la surveillance et la direction d’une autorité supérieure.

Toutefois, le ministère des finances est parvenu, depuis un certain nombre d’années, après de laborieux efforts, à ressaisir et à rattacher à son action directe les services de trésorerie et de comptabilité précédemment annexés à ces dépendances de son département, et à réserver les fonctions difficiles d’administrateurs des impôts, à des hommes spéciaux, au lieu de les livrer aux influences éphémères de la politique.

La reprise de tous les mouvements de fonds par une direction centrale du Trésor et celle des écritures de tous les agents de la perception par une comptabilité générale des finances, a fait immédiatement découvrir et apurer plus de 10 millions de débets de comptables, et a mis un terme à de fréquentes stagnations d’espèces, aux fausses directions données aux ressources de l’impôt, à des retards habituels de payement, et aux détournements des deniers enfin cette double réforme a permis de mettre en évidence, dans les budgets et dans les comptes, le produit brut des impôts ainsi que les frais de leur perception, et de publier également chaque année des tableaux