Aller au contenu

Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

minence. Mais des craintes conçues sur les rigueurs préparées par les douanes étrangères pour repousser nos belles étoffes ont décidé le gouvernement à concéder la sortie de ces soies privilégiées de nos provinces méridionales. L’ordonnance du 29 juin 1833, confirmée par la loi du 2 juillet 1836, qui a accordé cette concession à la concurrence extérieure, n’a jusqu’à présent apporté aucune atteinte sensible au développement de cette branche de fabrication et de commerce, et a procuré un utile débouché aux produits bruts de notre agriculture. Nous constatons avec plaisir cet heureux accord des principes généraux de l’économie politique avec l’intérêt du pays, car nous voudrions toujours les voir marcher ensemble. La prospérité de cette branche de commerce n’a été troublée que par la guerre des États-Unis.


Houille.


Les facilités données à l’introduction de la houille étrangère, dans la vue de réduire la dépense du combustible de nos usines du littoral trop éloignées des mines des départements du centre, n’ont-elles pas comprimé le développement intérieur de cette précieuse exploitation dont les produits pourraient se restreindre tellement au-dessous des besoins, dans l’hypothèse d’une rupture politique avec les producteurs du dehors, que la plupart de nos industries en éprouveraient une ruineuse perturbation ? N’aurait-il pas été prudent, par exemple, d’arrêter l’invasion des transports extérieurs, par la progression croissante du tarif protecteur, à mesure que la navigation peu dispendieuse de nos fleuves les fait pénétrer à bas prix dans les lieux voisins de nos propres houillères ? Car il est évident