années nous a prouvé combien il était facile d’éluder les mesures prescrites et de rendre nos précautions inefficaces contre la persévérance de l’esprit de corps qui a comprimé cette industrie. Nous sommes aujourd’hui définitivement convaincu de la nécessité d’une réforme plus profonde, qui restituera ce service spécial au ministère des finances, dont il est, par sa propre nature, une dépendance obligée, trop longtemps annexée, par une fausse appréciation de sa destination véritable, au département de la guerre.
Les quantités de poudres de mine et de chasse que cette fabrication livre, chaque année, à l’administration des finances, sont six fois plus considérables que celles qu’elle remet à la guerre, et ses produits, vendus au commerce, procurent au Trésor public un bénéfice de plus de six millions qui serait susceptible de s’accroître encore à l’avenir par une direction plus industrielle.
Le monopole de l’État réserve le marché intérieur aux consommateurs français lorsqu’il échappe à la contrebande mais à l’extérieur le régime militaire de cette industrie ne saurait se plier aux convenances du commerce, et réduit, en conséquence, nos exportations au chiffre insignifiant de 50,000 kilogrammes, tandis qu’il atteignait autrefois des proportions beaucoup plus élevées. La France a donc été déshéritée de ce commerce dans toutes les parties du monde où l’Angleterre vend, chaque année, plus de six millions de kilogrammes de poudre de guerre.
Nous insistons, enfin, avec une entière conviction, sur les considérations qui précèdent, en faveur du travail national et des revenus publics. Ce double intérêt com-