Aller au contenu

Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a été conduite jusqu’à ce. jour cette administration spéciale a procuré annuellement 3 p. 0/0 d’intérêts aux propriétaires des capitaux déposés et plusieurs millions de bénéfices nets au budget annuel de l’Etat. Aucune voix ne pourrait donc s’élever contre une institution aussi bienfaisante.

On ne saurait également trop applaudir à l’assistance généreuse qu’elle prête aux épargnes de la classe ouvrière et aux fonds de retraite de la vieillesse mais on ne doit pas se dissimuler que ces importants services ajoutent à ses frais précédents des charges sans compensation qui absorberont une partie de ses bénéfices et qui diminueront l’importance de ses versements au Trésor. Il ne faut pas non plus se faire illusion sur la gravité de la responsabilité nouvelle que cette mission officieuse fait peser sur un établissement dont tous les besoins et toutes les ressources étaient jusqu’alors prévus et mesurés d’avance dans des proportions exactes et faciles à conserver. La sollicitude du gouvernement peut procurer sans doute un placement utile et sûr aux économies du travail ; mais elle doit aussi prémunir contre toute éventualité dangereuse le crédit d’une caisse de l’Etat, exposée pour près de 3 à 4 millions aux exigences impérieuses et inopinées d’une foule nombreuse de créanciers dont les titres sont constamment exigibles.

L’abondance progressive de ces capitaux disponibles a conseillé d’ailleurs à cet établissement, pour en fertiliser les ressources, de suivre l’exemple de l’institution analogue qui existe en Angleterre, en plaçant ses fonds libres en effets publics garantis par l’État et en secondant, par de fertiles avances aux départements et aux communes, les