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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/302

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besoins des puissants capitalistes, ni ceux de la petite propriété, déjà si multipliée, ni les moyens du Trésor, et qu’ils répondaient assez exactement aux convenances particulières comme à l’étendue de notre crédit.

Mais si nous portons un regard éclairé par l’expérience sur les circonstances qui pourraient altérer notre position financière, nous croirons sans doute indispensable de diminuer le poids de ces 166 millions pour des époques où il deviendrait trop lourd à supporter avec de nouvelles charges extraordinaires. C’est à la sagesse du gouvernement à fixer ce maximum approximatif de la dette ordinaire de la France, qui n’avait été porté qu’à 50 millions sous l’Empire, et qu’on pourrait élever dès lors sans imprudence bien au delà de cette somme avec le développement assuré de nos revenus annuels, de notre commerce et du crédit de l’État.

On est d’accord à présent sur la nécessité politique et financière de ne pas rompre, après le retour de la prospérité, tous les liens qui unissent la fortune du gouvernement à celle de ses créanciers, et de conserver encore les pages du grand-livre aux capitaux qui iraient chercher ce genre de placement à l’étranger, s’ils ne le trouvaient plus en France.

L’administration était alors d’autant plus fondée à ne pas faire descendre au-dessous de 120 millions de rentes la limite de nos fonds publics, que la décomposition raisonnée de ses éléments a conduit à reconnaître que 68 millions de ces valeurs étaient à peu près immobilisées, dans les mains de certains propriétaires, par des causes inhérentes à leur nature et à leur destination spéciale. Il ne restait donc, dans cette hypo-