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Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/330

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importance à toute tentative de remboursement immédiat et intégral ? Nous répéterions aussitôt que l’Angleterre n’a rencontré aucun obstacle pour consommer, en 1822 et en 1834, deux opérations de même nature, dont l’une s’appliquait à une dette de 3,810,000,000 francs, et l’autre à 3,842,000,000 francs.

Nous ajouterions encore qu’en suivant la marche juste et rapide qui doit nous servir d’exemple, elle a su réussir sans, une prime acquise aux capitalistes, mais seulement avec une espérance de plus-value présentée à l’avenir des rentiers et des spéculateurs tandis que la situation de notre crédit aurait offert à nos preneurs, pour un fonds bien moins considérable, un bénéfice actuel de plus de 10 0/0 sur le 4 1/2, de 5 0/0 sur le 4, et de 6 0/0 sur le 3 1/2. De tels avantages n’étaient-ils pas suffisants pour exciter la concurrence, et pour assurer le succès d’une entreprise financière que le gouvernement ne doit se proposer que lorsqu’il n’est pas obligé de mettre la confiance de ses prêteurs à un prix trop au-dessous de l’honneur du pays et trop onéreux pour le Trésor ? Ne cherchons jamais à arracher de force ou par surprise les bénéfices apparents d’un remboursement et d’une conversion prématurés. Consultons la sagacité ordinaire des capitalistes pour juger la véritable opportunité d’une semblable mesure, et ne précipitons pas leur fortune dans une spéculation où la prudence ne leur montrerait pas un placement solide et durable.

On se rassurait, d’ailleurs, sur les difficultés de cette transaction nationale, dont le jour n’est marqué que par la sécurité des tiers, en examinant les éléments qui composaient les 134 millions de 5 0/0 inscrits sur le grand-