Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/126

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qui est écrit derrière. Elle cherche une chose qui lui manque et ne sait pas laquelle. Elle entre même dans le grenier. Le bruit qu’elle a entendu l’intrigue. Que pouvaient-ils bien rouler ainsi ces rats ? Elle ne voit rien par terre. Tout est rangé, sans doute, et mis en place pour les jeux de la nuit prochaine. Elle dérange des caisses, et arrive à son berceau que rien ne protège. Elle ne l’a jamais bien vu, ce berceau. Elle sait seulement qu’il est d’osier clair. Une curiosité lui vient de mieux le connaître.

Lorsqu’elle le touche pour l’amener au jour, un rat énorme en sort, qui saute tranquillement à terre, et reste à quelques pas. C’est une mère, une bête jeune et magnifique au poil lisse et presque doré. Églantine ne pense plus à déranger le berceau. Elle écarte seulement le tas de paille hachée, d’où la bête est sortie, et sous laquelle s’agitent quatre petits au museau gourmand et au poil doré comme celui de leur mère. Elle les recouvre soigneusement, et dit tout haut :

— Ce berceau ne servira-t-il donc qu’aux rats ?

À peine si elle-même y a dormi. Chez mère Clarisse, son berceau fut fait de deux chaises bordées de planches.