Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/146

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dre sa voix aux offices, elle avait repris ses affectueuses visites à Mlle Charmes.




Depuis plus de vingt ans, qu’elle enseigne à Bléroux, Mlle Charmes sait bien des choses sur les gens. Elle a des yeux qui voient très clair et des oreilles qui n’entendent pas moins. Aujourd’hui, pour des raisons qu’elle ne dit pas, elle s’informe des projets d’avenir d’Églantine Lumière. La jeune fille n’a aucun projet. Elle continuera de travailler chez le tailleur, et s’occupera du Verger, ainsi que le faisait mère Clarisse. Et cela jusqu’à la fin de sa vie, puisque Noël est parti pour toujours.

Mlle Charmes interroge avec détours et précautions :

— Dites-moi, Églantine, vous connaissez le secret de Luc ?

La jeune fille fait oui de la tête.

— Avez-vous confié ce secret à Noël ?

Églantine rougit, comme prise en faute. Non, elle ne l’a pas confié.

Mlle Charmes a un mouvement de révolte :

— Comment ! Mais c’est la Plate qui vous a accusée par jalousie. Et c’est par inté-