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Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/251

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avec ses poings fermés que l’organiste frappait les notes du bel instrument.

Dans la maison où il fallut bien le conduire, les médecins ne donnent aucun espoir de guérison. Églantine, à chacune de ses visites, le retrouve plus lointain et plus émacié. Le clair rayon, fait d’intelligence et de bonté, qui semblait hausser son front, est maintenant éteint et remplacé par une expression de crainte indicible. Éteint aussi le souvenir de Christine et de Tensia. Éteint de même celui d’Églantine. Il ne paraît pas la voir ni l’entendre. Il regarde sans cesse autour de lui, comme s’il apercevait un danger, et il ne sait que répéter à toute heure :

— Il fait encore trop noir, il faut attendre le jour.

— Il ne verra pas le printemps, a dit hier, le médecin des fous.


FIN