Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/32

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mière pour m’abriter. Douce était toute seule avec son chien. Nous avons joué, et, dès qu’il a fait beau, nous sommes venus ici !

— Mais tu n’avais rien emporté à manger ?

D’un léger signe de tête, le garçon désigna Douce :

— Elle a partagé avec moi !

Le père prit la ligne de la fillette ; mais son attention était ailleurs. À tout instant il se retournait pour regarder l’enfant. Elle dormait, ses bras minces repliés sous sa tête. On voyait sa lèvre inférieure qui s’écartait un peu, une lèvre pleine, ronde et rouge comme un petit fruit déjà mûr. Ses cheveux embroussaillés lui recouvraient le front et descendaient jusqu’à ses longues, trop longues paupières, dont les cils bruns faisaient une frange épaisse sur ses joues menues. Elle s’éveilla soudain, et son regard se posa sur le père de Noël qui lui fit un signe amical :

— Approche, petite Lumière !

Il rit, et la petite Lumière rit aussi en s’avançant. Puis, sa ligne posée, le père tira de sa poche des friandises qu’il partagea entre les deux enfants.

Le temps a passé vite. Le rideau gris du