Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/43

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— Prenez le chien avec vous, et n’allez pas trop loin !

Ils promettaient, mais à la façon dont ils partaient tous les trois on pouvait croire qu’ils feraient beaucoup de chemin avant de s’arrêter.

Souvent mère Clarisse les accompagnait dans la sapinière. Assise bien à l’aise sur un tas de fougères sèches, elle cousait ou tricotait tandis qu’ils jouaient ou pêchaient dans l’étang. À l’heure du goûter, elle emplissait les gobelets des enfants à la toute petite source qui se cachait sous les herbes pour creuser son ruisseau à sa guise. Puis on voyait arriver le père de Noël. Il ne s’arrêtait guère que pour sortir le goûter de sa poche, et faire des recommandations aux enfants ; et, tournant le dos, il disparaissait aussi lentement qu’il était venu.

Les grandes vacances apportèrent leur joie de chaque jour. Aux heures de pleine chaleur, lorsque le jeu devenait une fatigue, mère Clarisse racontait des histoires, ou chantait de très vieilles chansons du pays. Sa voix chevrotante et basse n’allait pas loin quand elle disait :


    Qu’avez-vous donc la belle ?
    Qu’avez-vous à chanter ?