ver plus vite à lui. Mais brusquement elle ralentit. « Ce jeune homme à la poitrine large, au beau visage orné d’une moustache soyeuse et fournie, est-ce là Noël ? » Noël a ralenti du même mouvement. « Cette jeune fille à l’allure distinguée, au buste plein, au visage délicat sous ses cheveux si nuancés, est-ce bien Douce ? »
Mais oui, mais oui, semble dire le vieux chien en allant de l’un à l’autre. Il aboie impatiemment comme s’il leur disait :
— Qu’attendez-vous pour tourner et courir ?
Et dès qu’ils se sont rejoints, il tourne lui-même et saute lourdement.
Les jeunes gens rient, et malgré la gêne qui les sépare, ils ne songent pas à tourner ni à courir. Ils marchent au contraire gravement, n’osant ni parler ni se regarder. Tou a enfin compris que l’heure est au calme, il se glisse entre eux dans l’espace libre et marche sagement.
C’est Églantine qui parle la première :
— Vous veniez de l’étang, l’avez-vous trouvé changé ?
— Non !
Et Noël ajoute aussitôt :
— C’est à cette époque de l’année qu’il est le plus beau !